La plateforme Livi saisit le Conseil d’Etat sur le remboursement des téléconsultations médicales
La plateforme Livi saisit le Conseil d’Etat sur le remboursement des téléconsultations médicales
EXCLUSIF - La plateforme de téléconsultations médicale Livi s'est vu refuser par la Cnam le remboursement d'actes effectués par son "centre de santé digital". Elle a déposé un recours en référé au Conseil d'Etat.
Six mois après l'entrée en vigueur du remboursement par la Sécu, 7.939 actes de téléconsultation ont été pris en charge par l'Assurance maladie. Mais certains actes ne sont pas remboursés.
Le déploiement de la télémédecine, pilier de la loi santé d’Agnès Buzyn pour lutter contre les déserts médicaux, est aussi le théâtre d’une bataille sur les conditions de remboursement des téléconsultations par l’Assurance maladie. La dernière estocade a été portée par Livi, la plateforme du groupe suédois Kry, qui s’est lancée en France le 15 septembre 2018, date à partir de laquelle l’Assurance maladie a commencé à rembourser les consultations à distance sous certaines conditions. Selon nos informations, la plateforme - qui a réalisé près de 20.000 téléconsultations en six mois et qui a récemment annoncé un partenariat avec le centre hospitalier intercommunal (CHI) de Créteil pour désengorger ses services d’urgences – a déposé un recours en référé au Conseil d’Etat contre la Cnam.
Dans le cadre de son déploiement à Créteil, Livi a en effet ouvert un "centre de santé hybride" juste à côté de l’hôpital, où des infirmières sont présentes et les patients sont pris en charge en téléconsultation. Problème : aux yeux de l’Assurance maladie, ce centre de santé est "virtuel" et les actes qui y sont effectués n’entrent pas dans le cadre de l’avenant 6 à la convention médicale signé par les syndicats de médecins, l’Assurance maladie et les mutuelles en juin 2018 et qui définit les conditions de remboursement des téléconsultations. Le recours de Livi, qui conteste le refus du remboursement par la Sécu, doit être examiné lundi prochain, selon plusieurs sources. Livi, qui confirme à Challenges avoir engagé cette procédure, dit s'attendre à une réponse rapide du Conseil d'Etat, "peut-être dans le courant de la semaine prochaine" et, en attendant, confie avoir "travaillé sur des options", comme une possible évolution de son appli.
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